vendredi 1 novembre 2002
Cette page nous est offerte par M.Fernand Cornil à qui je renouvelle mes remerciements pour sa contribution.

Le Maréchal BOUCICAUT


Le premier maréchal BOUCICAUT (ver. 1310-1368)

Parmi les hommes illustres de la guerre de Cent Ans, il y a deux seigneurs de CHAUMUSSAY, les deux maréchaux BOUCICAUT, le père et le fils, tous deux chefs de
guerre, diplomates et administrateurs prestigieux Le premier, Jean l Le Heingre, dit BOUCICAUT, était né à TOURS vers 1310, sous le règne du roi Philippe IV Le Bel, dans une famille noble tourangelle. L'un de ses aïeux avait participé à la première croisade. Sa carrière militaire avait commencé très tôt : dès 1328, il guerroyait contre les Flamands à Cassel. La guerre de Cent Ans débutait vers 1337 et dès lors BOUCICAUT allait surtout se mesurer aux Anglais et à leurs alliés. Une parenthèse notable toutefois est sa participation à la croisade d'Humbert II, dauphin de Viennois, contre les Turcs (1345-1347).

BOUCICAUT servit trois rois de France: Philippe VI (1328-1350), Jean II Le Bon (1350-1364) et Charles V Le Sage (1364-1380). Le règne des deux premiers fut une époque de désastres militaires avec les défaites de Crécy (1346) et de Poitiers (19 septembre 1356). Cette dernière vit la capture par les Anglais du roi Jean et de son quatrième fils, le futur duc de Bourgogne, Philippe Le Hardis. Le roi devait rester captif Jusqu'en 1360. Le 21 octobre 1356, BOUCICAUT était fait maréchal de France.

Il avait alors à peu près 46 ans. Il participa aux pourparlers de paix qui aboutirent au traité de Brétigny; il le signa en attendant sa ratification par le régent, le Dauphin Charles (1360). Nommé lieutenant-général en Touraine en 1358, BOUCICAUT s'employa aussitôt après le traité de paix à faire évacuer la Touraine du Sud par les garnisons anglo-gasconnes. Cependant les Anglais ne devaient être chassés de Preuilly qu'en 1368 et de La Roche-Posay qu'en 1369.
BOUCICAUT devait aussi participer aux négociations de la paix de pamiers (1360) avec Caston Phoebus, comte de Foix, allié jusqu'alors au roi d'Angleterre, à la suite d'un litige avec le comte de Poitiers et le comte d'Armagnac.

Jean Le Bon était rentré de captivité en 1360. En 1362, BOUCICAUT l'accompagna en Avignon auprès du nouveau pape Urbain V. Un fils du roi, Louis d'Anjou qui était prisonnier en Angleterre en garantie de la rançon de son père, s'enfuit. Pour réparer cette félonie, le roi Jean retourna en 1364 en Angleterre pour y reprendre une captivité heureusement fort adoucie par la belle comtesse de Salisbury, mais il tomba malade et mourut bientôt, âgé de 45 ans seu1ement. BOUCICAUT, qui faisait partie de sa suite, avait regagné la France dès le début de sa maladie, pour en tenir informé le Dauphin, le futur Charles V, dont le règne allait être une période de redressement et de reconquête.

Le plus redoutable ennemi du nouveau roi de France était alors son parent et beau-frère, Charles Le Mauvais, roi de Navarre, comte d'Evreux et prétendant au trône de France. Du Guesclin, aidé par BOUCICAUT, lui reprit Montes et Meulan et le battit à Cocherel (16 mai1364).

Le roi de Navarre provisoirement hors-jeu, Charles V employa DOUCICAUT à la reconquête de places qu'occupaient les Grandes Compagnies. Celles-ci étaient formées de mercenaires autrefois employés par les rois de France et d'Angleterre ou leurs alliés ; en cette période de paix relative, elles n'avaient plus d'employeur et se battaient pour leur propre compte. Mais de graves évènements se produisirent alors en Bretagne, où se poursuivit la guerre de Succession de Bretagne entre Jean de Montfort et Charles de Blois ; en 1364, Jean de Montfort gagna la bataille d'Auray, où Charles de Blois fut tué et Du Guesclin fait prisonnier. BOUCICAUT participa activement aux pourparlers du traité de Guérande (1365), qui devait régler la succession de Bretagne et ramener la paix dans cette région.

BOUCICAUT mourut en 1368 près de Dijon, au cours d'une expédition contre les Grandes Compagnies ; celles-ci avaient pénétré en Bourgogne et le duc, Philippe Le Hardi, avait sollicité son concours. Il fut enterré dans une chapelle funéraire qu'il avait fondée à St-Martin de Tours en 1360, en même temps qu'une autre dans l'église paroissiale de Chaumussay. De celle-ci il ne subsiste pas d'autre trace qu'une lettre du rol Jean de 1360, consacrée à ces chapelles, où le nom de "parochia de Chaumuuyo"apparaît.

BOUCICAUT était devenu seigneur de Chaumussay par son mariage avec Fleurie de Linières fille de Codeman de Linières, un seigneur du Berry, qui avait reçu dans la dot de sa femme, Marguerite de Pressigny, d'importants domaines du Sud-lochois, dont Etableaux, Chaumussay et Bridoré, qui firent aussi partie de la dot de Fleurie.
On pense souvent que ce mariage fut tardif, car le fils aîné du maréchal, Jean II Le Meingre ne naquit qu'en 1366, mais d'autres enfants ont pu auparavant mourir en bas age, ou naître avant terme, sans laisser de trace connue. La lettre du roi Jean mentionnée plus haut est de mars 1360. Il y est dit que plusieurs membres de la famille du maréchal ont été enterrés dans l'église de Chaumussay. De plus, des lettres patentes du roi Jean, datées de 1361, autorisaient BOUCICAUT à fonder une chapellerie dans l'oratoire de Milliers, aujourd'hui Millet dans notre commune (c'est-à-dire à y placer un chapelain en mettant en place les ressources nécessaires à sa subsistance). Il semble y avoir là deux éléments suffisants pour affirmer que BOUCICAUT était marié et seigneur de Chaumussay en 1360.
Il ne subsiste rien des pierres tombales de l'église de Chaumussay, dont plusieurs étaient sans doute au nom des BOUCICAUT, car le dallage a été refait avant 1878.

Je tiens vivement à remercier Mr Pierre LEVEEL, ancien président de la Société archéologique de Touraine et auteur notamment d'une importante "Histoire de la Touraine" (CLD), 1988), qui a eu l’amabilité de me communiquer un article de Mr LALANDE et un autre de lui-même consacrés au premier maréchal BOUCICAUT. Ceux-ci m'ont fourni bien des éléments repris ci-dessus.

Mr CORNIL

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Mise à jour du vendredi 1 novembre 2002

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