Cette page nous est offerte par M.Fernand Cornil. à qui je renouvelle mes remerciements pour sa contribution.

Histoire de Chaumussay jusqu'au XVIIé siècle.

Les origines du village de Chaumussay ne sont pas bien connues. Le nom lui même n’est cité pour la première fois dans un texte écrit qu’au XIIé siècle, sous la forme latine Chaumucayum. C’est à partir de ce moment seulement que l’on a, par les sources écrites, les noms de certaines personnes, et la mention de quelques événements.
Pourtant, il y a des traces d’habitat beaucoup plus anciennes. Le village était suffisamment important pour former une paroisse au XIIé siècle, peut-être à la fin du XIé siècle, puisque les parties les plus anciennes de l’église (la façade, le chœur, le clocher et l’abside) sont de cette époque. Seule l’archéologie, c’est-à-dire l’étude des traces laissées par les hommes autres que les écrits (tombes, bâtiments, instruments divers, …) , peut nous renseigner sur les temps les plus anciens.

Chaumussay avant les textes écrits

la Préhistoire

a. de l’âge de la pierre taillée (paléolithique), on trouve des traces à Chaumussay ; des outils solutréens ont été trouvés en 1976 près de Jussay et un atelier de taille de silex magdalénien a été fouillé plus récemment à Bénague. Ces restes sont donc contemporains de la dernière glaciation, et remontent approximativement à 15000 et 10000 ans avant Jésus-Christ. Il est donc certain qu’il y eu à l’époque des glaciations, des hommes qui ont vécu quelque temps à Chaumussay, probablement dans des campements provisoires. Il s’agissait certainement de groupes de chasseurs.

b. L’âge de la pierre polie (néolithique) a laissé beaucoup plus de traces. L’abbé Brung, curé de Chaumussay à partir de 1869 et presque jusqu’à la fin du siècle, a été l’un des grands préhistoriens de son temps, et il a été l’un des artisans de la notoriété des silex taillés ou polis de la région du Grand-Pressigny. Sa collection est conservée au musée de la société archéologique de Touraine, à l’hôtel Gourin à Tours. Plusieurs ateliers de taille de silex paraissent avoir existé sur le territoire de la commune.

c. L’âge des métaux a laissé des traces : à la Sainjoirie on a trouvé des restes de ce qui semble avoir été une forge de l’âge de fer, sous forme de sept fosses circulaires, et des structures montrant des traces de cuisson parmi lesquelles un bas-fourneau.

l'antiquité

de l’époque gallo-romaine, il reste les traces de deux habitations en pierre, sous forme de restes de villas, c’est-à-dire de domaines agricoles. L’une d’entre elles avait été retrouvée vers 1850, avec des monnaies romaines, à proximité du bourg, dans un endroit nommé Champ de César. Malheureusement, on n’a plus aucune trace de ces trouvailles, et il semble même que personne ne sache où était le lieu-dit Champ de César. Les restes de l’autre sont à Bénagu. Une meule trouvée à cet endroit a été déposé au musée de Preuilly sur Claise.

le haut moyen-âge

en 1895 on a trouvé vingt sarcophages très probablement mérovingiens à la Grande Caillère. Il y avait donc probablement un habitat permanent à l’époque sur le territoire de la commune de Chaumussay. On a pour cette époque une source écrite très importante : l’ »Histoire des Francs », de Grégoire de Tours, évêque de Tours de 573 à 594. On sait qu’il n’y avait pas de paroisse à Chaumussay, mais qu’il y en avait à Barrou, à Yzeures, à Tournon Saint Pierre et au Petit Pressigny. Si donc à l’époque il y avait un village à Chaumussay, il était trop petit pour justifier la création d’une paroisse. A part les tombes mérovingiennes, on n’en a retrouvé aucune trace.

Chaumussay à partir du XIIé siècle et jusqu'à 1597

Comme on l’a dit dans l’introduction, l’existence de l’église Saint Médard montre qu’au XIIé sièce le village de Chaumussay était devenu suffisamment important pour être doté d’une église, et sans doute d’un desservant.

C’est dans une cartulaire (texte fixant les titres de propriété d’une seigneurie) de l’évêché de Tours du XIIIé siècle qu’est cité pour la première fois Chaumucayum, c’est-à-dire Chaumussay en latin. On a cru autrefois que ce nom venait du nom d’une personne, Calmutius, et que celui-ci aurait été le propriétaire d’un domaine agricole à Chaumussay. On pense plutôt maintenant que ce nom est à rapproché de « chaumusse », vieux mot du centre de la France qui s’appliquait à un endroit élevé et découvert, peu propre à la culture ; il aurait pu s’appliquer initialment à la partie de la commune située sur le plateau du Nord de la Claise, vers le Petit Pressigny : cette zone de sols argileux était sans doute presque impossible à cultiver avec les outils de bois et de pierre dont disposaient les paysans du haut moyen-âge.
Chaumussay était alors devenu une châtellenie (seigneurie formée d’un château, ou maison forte, et d’un territoire), dont le seigneur était

dans le bourg, près de l’église, mais il n’en reste aucune trace.
Le premier seigneur dont le nom soit connu était le chevalier Jehan de Gastineau (1225-1240), frère d’un chanoine de Saint Martin de Tours, auteur d’une vie de Saint Martin et d’un rituel. On sait ensuite que veers 1310 le seigneur de Chaumussay était chevalier Godemar de Linières. Originaire du Berry, il avait reçu les villages de Chaumussay, Etableau et Bridoré dans la dot de sa femme, Marguerite de Pressigny. Sa fille, Fleurie, devait épouser, en 1360 ou un peu avant, un personnage illustre, Jean I Le Meingre, dit Boucicaut (né vers 1310 – mort en 1368), maréchal de France, lieutenant-général en Touraine. Celui-ci fît sous trois roi de France, Philippe VI, Jean II et Charles V, une brillante carrière de soldat et de diplomate. Jean I Le Meingre fonda une chapelle dans l’église de Chaumussay ; cette fondation fut expressément autorisée par le roi Jean II le Bon, et c’est dans ce document qu’on voit apparaître pour la deuxième fois le nom de la paroisse de Chaumussay (1360).

Jean II Le Meingre, dit Boucicaut (né en 1368, mort en 1421) sont fils, lui succéda en qualité de seigneur de Chaumussay. Il fut élevé dans l’entourage du fils du roi, le futur Charles VI. L’amitié royale, les éminents services rendus par son père et l’immense réputation de bravoure qu’il acquit très jeune, lui valurent d’être élevé à la dignité de Grand Chambellan en 1390 et à celle de Maréchal de France en 1391. Il n’avait pas vingt-quatre ans ! Un livre consacré à ses hauts faits (« le livre des faits du bon messire jean Le Meingre, dit Boucicaut, maréchal de France et gouverneur de Gênes ») fut écrit d »e son vivant par un admirateur et eut un grand succès. Réédité jusqu’au XVIIé siècle, il entretint la célébrité du deuxième Boucicaut.

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Mise à jour du mardi 19 février 2008

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